18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 13:05

 

 

Dans l’entreprise, il est des sujets qui font l’unanimité mais dont la réalité, parfois bien éloignée de l’idée de départ, déçoit. Prenez par exemple la formation, la créativité ou encore le développement : à la simple évocation de ces mots, tout le monde applaudira mais pas forcément à l’arrivée…

 

La mobilité est l’un de ces sujets favoris sur lesquels tout le monde s’accorde au départ : « il faut bouger, il faut changer, c’est bon pour le corps et les neurones ». Au fond rester dans l’immobilisme, ce serait choisir l’oxydation finale !

 

Par voie de conséquence, cette mobilité devrait être une pratique banale dans l’entreprise. Pourtant, elle ne marche pas : c’est ce que disent toutes les enquêtes menées sur ce sujet (enquêtes annuelles INSEE et APEC). Elle reste en effet cantonnée à la mobilité verticale (je grimpe d’un échelon donc je suis mobile) et à la mobilité externe (je sors donc je suis mobile).

 

Quant à la vraie mobilité, qui consiste à opérer un réel changement de métier ou de fonction ou encore de département au sein d’une même entreprise, celle-ci, inférieure à 3%, reste poussive. Chacun en effet se défie naturellement de ce qui peut, dans le changement, présenter des risques : « par les temps qui courent, je préfère ne pas changer… » ou bien : « je préfère ne pas prendre le risque de recruter quelqu’un qui n’est pas exactement conforme aux standards de mon métier, de mon secteur, de mon département » ou encore : « pourquoi susciterais-je la mobilité des bons éléments de mon équipe… ? »  Et c’est ainsi que l’immense majorité des salariés ne connaît jamais de mobilité !

 

Cependant, il faut ajouter que les transformations des 30 dernières années n’ont guère favorisé cet esprit de mobilité dans l’entreprise : l’évolution de son organisation vers un modèle matriciel, avec des temps de travail de plus en plus courts, des exigences venant de l’actionnaire plus dures que jamais… Tout ceci dans un contexte plus ouvert et plus international. Bref des changements radicaux qui non seulement ont entraîné une perte de confiance générale mais ont franchement diminué l’attrait pour la mobilité, des salariés comme du management !

 

C’est comme cela que faute de mobilité, l’entreprise s’est quelque peu oxydée, perdant ainsi beaucoup de sa puissance relationnelle qu’il lui faut désormais retrouver !

 

Aussi, pour réussir ce pari d’une mobilité interne, salutaire pour l’entreprise, il faut impérativement réunir trois conditions sur le plan pratique : d'abord, en haut lieu, une vraie volonté de mobilité clairement affichée comme un objectif majeur ; ensuite des outils faciles à utiliser par tous, avec une Bourse de l’emploi qui marche, un référentiel métiers compréhensible, une gestion de carrière véritablement formée à l’Evolution professionnelle ; enfin, il faut une aide à la préparation des salariés eux-mêmes pour renforcer leurs capacités relationnelles afin de les rendre vraiment actifs dans leur recherche de mobilité interne. Car c’est sur ce troisième point crucial que, toujours, le bât blesse : une bonne préparation des personnes est en effet un puissant carburant pour accélérer la mobilité interne. S’en priver, c’est se contenter d’une mobilité en panne…

 

Aussi, afin de réactiver ce trio vertueux, je suggère, en parallèle au développement des compétences techniques (qu’il ne faut évidemment pas diminuer), de relancer des programmes de formations aux techniques relationnelles avec deux priorités : apprendre au salarié à parler savamment de son offre professionnelle et de ses ambitions et lui apprendre à retrouver le chemin du lien avec les autres ; dans l’entreprise comme hors de l’entreprise. Il ne suffit pas en effet de parler du Réseau (comme tout le monde), encore faut-il savoir l’activer avec doigté et professionnalisme !

 

Et puis former ses salariés au relationnel, cela ne présente que des avantages pour l'entreprise ! Quand on a formé quelqu’un, on se l’attache ! Pour nos jeunes dont tout le monde craint l’esprit d’indépendance, n’est-ce pas le moyen le plus efficace de les remettre dans le rang ? Pour nos seniors dont l’actuel mauvais traitement les fait se rétracter, n’est-ce pas le bon moyen de les remettre professionnellement « en devenir » ? Question : l’entreprise a-t-elle vraiment réfléchi aux nombreuses conséquences vertueuses d’un esprit de mobilité retrouvé grâce au relationnel ?

 

Hélas, sur le sujet du relationnel, l’entreprise ressemble le plus souvent à ces parents qui, craignant par trop le dehors, se retrouvent quelques années plus tard « scotchés » mais dedans, avec leurs Tanguy ! 

 

 

 

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