Si avant l’entretien d’embauche, s’écouter est un bon moyen pour mettre à jour la connaissance que l’on a de soi, de son parcours, de sa vie, de son « œuvre »…, il faut ensuite, face au recruteur, se mettre à l’écouter : c’est un moyen incomparable de bien lui transmettre son offre professionnelle.
Ceux qui restent scotchés à leur CV et à leur histoire, qui s’égosillent à vanter les mérites de leur offre, ont bien du mal à trouver des arguments pour convaincre : ils continuent de s’écouter… Au contraire, ceux qui, Lecteur de LinkedIn, reprendre ici ...en se retenant, cherchent à entrer dans l’histoire de leur interlocuteur par une bonne écoute, parviennent aisément à trouver satisfaction à leur curiosité. Avec de bonnes questions, ils comprennent mieux ce qui est en jeu : ils ne ramènent pas tout à eux. Les attentes du recruteur découvertes petit à petit, ils peuvent choisir des arguments adaptés. Ecouter, c’est arriver à entrer dans le crâne de l’autre et non rester dans le sien… !
Or il est difficile, sauf à y être préparé, de sortir de sa propre histoire. Autant demander à Narcisse de cesser de se contempler… Il faut se forcer à renoncer au fameux exemple du grand oral supposé faire sortir du lot l’excellence même : au lieu de pavaner, sachons avec une bonne dose d’humilité tout mettre en œuvre pour en savoir davantage sur les attentes du recruteur et ainsi l’aider à y voir plus clair… !
La conséquence heureuse d’une telle attitude ? L’attention à son égard et la retenue du candidat sont ce qui va marquer le recruteur. Thucydide dit que « la manifestation du pouvoir qui impressionne le plus les gens est la retenue. » Ainsi écouter son recruteur ne serait-il pas le plus sûr moyen de sortir du lot ?
Yves Maire du Poset