5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 16:37

Article 20 minutes 5 avril 2012PRESIDENTIELLE - A moins de trois semaines du premier tour de l'élection, on ne parle que de ça mais certainement pas de la même façon avec tout le monde...

Allez, on refait le match? Comme au lendemain d’un bon classico, le débrief post-débats télévisés entre candidats a vite fait de squatter les discussions devant la machine à café ces dernier mois. Et à l’approche du premier tour, la machine à pronostics risque de s’emballer. Le conseil unanime des spécialistes: serrer dès aujourd’hui le frein à main pour éviter tout dérapage incontrôlé.

Un terrain conflictuel mais inévitable?

«C’est un sujet brûlant et pas seulement par l’actualité: quand on s’en approche on risque de se brûler» prévient d’emblée Yves Maire du Poset, directeur du cabinet Piloter ma carrière et auteur notamment de L’Art de parler de soi (Editions Leduc, septembre 2011).

«Le territoire de la politique appartient à la sphère privée et n’a pas lieu d’être au bureau. C’est aussi un territoire de conflit farouche: un terrain très glissant sur lequel personne n’est jamais d’accord. Pour l’aborder sereinement il faut être dans la subtilité, mais au travail on n’a jamais le temps d’aller au fond des choses. Ce genre de débat est donc complètement stérile», explique-t-il.

«Comme le sexe, la religion la politique est un sujet relativement tabou» confirme Laurence Caracalla, carnet du savoir-vivre au bureau aux éditions (Flammarion, 2009). «Le conseil de savoir vivre de la baronne serait donc de ne jamais parler de politique en société, mais on sait bien qu’aujourd’hui c’est devenu impossible!», concède-t-elle.

Pas de panique !

Si l’on vous invite sur ce terrain miné, inutile toutefois de paniquer.«En réalité, dans un rendez-vous client ces discussions portent rarement sur qui on va voter mais plutôt sur de vrais problèmes comme la réforme des retraites ou la réduction des déficits publics autour desquels discuter ne représentent pas aujourd’hui un danger numéro 1», relativise Jean-Marc Gandy, fondateur de la société de conseil et de formation Novasun.

En interne, il ne s’agit pas non plus de tomber dans la paranoïa: «Il est vrai que des positions extrémistes peuvent être mal perçues mais plus que l’étiquette politique, ce qui compte aujourd’hui avant tout c’est la façon dont un salarié se comporte en pratique», souligne ce spécialiste. «Etre censé, ouvert au dialogue, avoir les pieds sur terre», voilà qui peut faire pardonner quelques petits épanchements politiques, selon lui.

L’art de l’esquive et du déminage

En définitive, sur ces terrains politiques escarpés, manier l’art de l’esquive et une bonne dose d’humour reste le meilleur rempart. «La meilleure façon d’épuiser quelqu’un qui veut savoir pour qui vous votez c’est de lui retourner la question» résume Yves Maire du Poset.

Quant aux débats de fond, «la règle est de ne jamais hausser le ton, prendre un ton badin et un regard détaché, surtout pas militant,» souligne Laurence Caracalla. Un bon moyen de botter en touche sans se dérober totalement.

Claire Planchard
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