10 novembre 2008
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Étrange… tous ces livres récents qui pointent notre incroyable capacité à freiner la croissance ! Les avez-vous lus ?
Il y a d’abord celui de Thomas Philippon, « Le capitalisme d’héritiers » qui nous dit, chiffres à l’appui, que le management de nos entreprises s’évertue depuis la fin du XIXème siècle à « organiser » un mauvais dialogue social. Comment s’étonner après cela du manque de créativité et de dynamisme de nos entreprises ? Il y a ensuite celui de Pierre Cahuc et Yann Algan, « La société de défiance » qui explique les raisons et les conséquences du climat délétère dans lequel la France vit. Engoncée dans une logique de corporatisme et d’étatisme héritée de l’après-guerre, les français cultivent méfiance, incivisme et… mauvais résultat économique. Le troisième enfin de Jean-Marie Descarpentries et Philippe Korda, « L’entreprise réconciliée », qui démontre que l’entreprise fait un très mauvais choix à ne pas mettre le bonheur des salariés, avant tout autre chose, au centre de sa stratégie de développement. Mais oui, le bonheur de travailler produit plus de performance que tout le reste !
Trois livres dont les conclusions convergent sur les raisons de nos malheurs : en ne privilégiant pas l’essentiel, c’est-à-dire le climat social, la confiance ou encore la satisfaction de chacun des acteurs concernés, nous brûlons nos cartes maîtresses et nous plombons la croissance ! Défaut de gestion des Ressources Humaines… ?
Si l’on veut changer tout ceci, commençons par réfléchir et travailler sur nous-mêmes. Et si nous faisions tous, managers comme managés, un « Bilan de confiance » comme on fait un Bilan de compétences ? En évaluant d’abord celle que nous accordons aux autres mais aussi celle dont nous nous privons nous-mêmes… ? Vaste programme ! Mais peut-on faire autrement pour remettre un peu d’huile dans nos pratiques RH grippées ?
Et puis n’est-ce pas là un bon moyen d'éviter à notre Président de la République d'aller chercher « avec les dents » ce point de croissance qui nous manque … ?
* Livres de Thomas Philippon (Le capitalisme d’héritiers, la crise française du travail au Seuil), celui de Pierre Cahuc et Yan Algan (La société de défiance chez Editions rue d’Ulm) et celui de Jean-Marie Descarpentries et Philippe Korda (L’entreprise réconciliée, comment libérer le potentiel des organisations chez Albin Michel)